Nicolas de STAËL 1913-1955
Nicolas de Staël naît en 1914 à Saint-Pétersbourg. Issu d’une famille aristocratique russe fuyant la Révolution, il est confié avec ses sœurs à au couple russe Fricero à Bruxelles Il étudie le dessin et la peinture à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles. Sous la direction de Van Haelen, il obtient en 1934 le premier prix du concours avec son aquarelle « Un bateau-fantôme sur une mer démontée ».
Des voyages aux Pays-Bas et en France lui font découvrir les influences de Rembrandt, Vermeer, Cézanne, Matisse, Braque et Soutine. En 1934, avec son ami Edmond d’Hooghvorst, il traverse l’Espagne à vélo, admirant Le Greco et réalisant de nombreux dessins.
Il expose à Bruxelles et à Paris, puis part au Maroc en 1936, où la lumière l’inspire et alimente ses premières œuvres majeures. Sa rencontre avec la peintre Jeannine Guillou marque un tournant; ils voyagent ensemble en Algérie et en Italie et peint d’après les grand maîtres (Titien, Bellini , Mantegna…)
De retour à Paris, il copie Chardin et Delacroix, puis peint pour l’Exposition de Liège avant la guerre. S’engageant dans la Légion en 1940 puis démobilisé, il retrouve sa compagne à Nice où il se lie à Delaunay, Arp, Le Corbusier et Magnelli, amorçant son virage vers l’abstraction, d’abord empreinte de gris et de métalliques.
À son retour à Paris en 1945, il invente un style fait d’aplats de couleurs pures et d’empâtements généreux, sculptant la toile au couteau pour créer un relief palpable.
Progressivement, son œuvre oscille entre figuration synthétique et abstraction lyrique, comme en témoignent ses paysages où blocs de bleu, d’ocre et de blanc s’imbriquent.
La lumière devient matière vivante : chaque tableau instaure un dialogue entre structure géométrique et vibrations chromatiques.
Exposant en France et à l’étranger sa vision singulière s’impose sur la scène internationale.
Ses toiles, d’une tension constante, questionnent sans cesse la frontière entre formes strictes et élan émotionnel.
Malgré une reconnaissance fulgurante, de Staël lutte contre l’ombre du doute et de la solitude jusqu’à sa tragique disparition en 1955 à Antibes.
Son héritage se perpétue à travers l’abstraction lyrique : son audace chromatique et la profondeur de son expression continuent d’influencer la peinture moderne.