Une minute avec Francis Gruber et André Marchand

Dans le cadre de notre exposition VERT, Palettes de printemps passons une minute avec Francis Gruber et André Marchand : deux artistes importants des années 40-50 qui ont été exposés dans des prestigieuses galeries et présents aujourd’hui dans des collections publiques et privées.

 

 

André Marchand

Acteur majeur de la peinture figurative française de l’après-guerre, André Marchand a toujours été attiré par les œuvres qui possèdent un pouvoir silencieux. Avec La femme au mur vert, il peint une idole antique douée de ce pouvoir mystérieux.

Dans l’atelier inondé d’une lumière solaire et verte, cette muse souveraine, à l’instar de ses Arlésiennes, trône et rêve assise. Plongée dans son propre univers, elle s’absente dans le silence. Son corps emplissant la composition lui confère cette stature d’idole.

D’une puissance sereine, elle nous invite à explorer notre propre vie intérieure.

André MARCHAND, La femme au mur vert

André MARCHAND (1907-1997)
La Femme au mur vert 
1948-1950
Huile sur toile
91 X 73 cm
Signée en bas à gauche, titrée et contresignée au verso

 

 

Francis Gruber

Précurseur d’une peinture réaliste, aux côtés de Balthus et Giacometti dans les années 1930-1940, Francis Gruber restera une référence pour les défenseurs de la peinture figurative, tel Bernard Buffet. Sous-bois, forêt de Fontainebleau et L’Amour quitte la terre sont deux toiles représentatives du caractère sensible et incisif de Francis Gruber.

Loin des préoccupations d’une France en guerre, Gruber trouve refuge et la paix en consacrant son temps à son art non loin de Fontainebleau. Dans ce Sous-bois, les verts intenses et denses des feuillages des arbres et du lichen recouvrant les rochers de la forêt sont un véritable poumon de verdure. En effet, malade, il lui donne encore une fois le bonheur de respirer librement.

Francis Gruber, Sou-bois, forêt de Fontainebleau

Francis GRUBER (1912-1948)
Sous-bois, forêt de Fontainebleau
1943
Huile sur toile
Signée et datée en bas à gauche
81 x 65 cm

 

A la Libération, Gruber s’éloigne de sa femme et sa fille. La séparation l’amène à réaliser un de ses plus grands chefs-d’œuvre : L’Amour quitte la terre. Dans un paysage à l’atmosphère éthérée, l’Amour, avec son arc et ses flèches, s’éloigne vers l’horizon, tandis que la femme aimée reste seule, le regard perdu et triste.

Avec ces bleus et verts délavés, tout ne semble être que souvenir. 

Francis Gruber, L’amour quitte la terre

Francis GRUBER (1912-1948)
L’amour quitte la terre

1946
Huile sur toile
Signée et datée en bas à gauche
92 x 73 cm

« Francis Gruber fut l’un des plus grands peintres de ce temps, quand toute valeur était si confuse et tout jugement obscurci, et la réalité pour lui était comme une petite fille maigre et nue dans les bois »

Tel était l’éloge d’Aragon.

Le Musée d’art moderne de la ville de Paris consacre actuellement une salle à Francis Gruber.

 

André Marchand

Dans les années 1930-1950, André Marchand est l’un des grands représentants de la « jeune peinture française ».

A ses débuts il peint des toiles ou « humanisme » et « surréalisme » se côtoient, cherchant par là son style et à exprimer sa sensibilité.

Puis, à partir de 1940, sa palette se colore vivement. Il aborde ainsi différents registres : les arlésiennes, les taureaux dans le Delta du Rhône, les flamands roses, les nus et natures mortes appelées les « Vies silencieuses », terme qui traduit bien ce désir de s’affranchir des apparences et de souligner l’intériorité des êtres et des choses. Ce qui l’amenait à dire qu’il ressentait en lui le passage du vent dans les feuilles de l’arbre qu’il était en train de peindre.

Francis Gruber

Fils de Jacques Gruber, célèbre maître-verrier de l’Ecole de Nancy, Francis Gruber est très vite considéré comme un enfant prodige car il manifeste un don exceptionnel pour le dessin et la peinture.

Mais, de santé fragile, l’asthme dont il souffre lui évite l’école. Dans ces conditions, il trouve refuge dans les rêves et le fantastique, la littérature autant que la peinture. Il poursuit sa formation à l’académie Scandinave de Paris et côtoie aussi bien Tal Coat que Walch et André Marchand.

Dans le Montparnasse des années 40, Francis Gruber fréquente alors Giacometti et Antonin Artaud. En 1941, il épouse la fille de l’auteur dramatique, Henry Bernstein…

Exposition du 14 mars au 30 avril 2022

Avec des œuvres de

Jean ARP
Charles CAMOIN
Henri-Edmond CROSS
Sonia DELAUNAY
Raoul DUFY
Francis GRUBER
František KUPKA
André MARCHAND
Louis MARCOUSSIS
Albert MARQUET
Joan MIRÓ
Ker-Xavier ROUSSEL
Paul SIGNAC
Sam SZAFRAN
Maurice UTRILLO
Geer van VELDE
Édouard VUILLARD.