Chers Amis,
Pour cette minute inédite autour de Maurice de Vlaminck, nous avons la joie de partager avec vous les reflexions de Maïthé Vallès-Bled, conservatrice en chef au musée Paul-Valéry à Sète et auteur du Catalogue Raisonné de Vlaminck.
Partons ensemble à la rencontre de Maurice de Vlaminck et d’une éblouissante « Nature morte », peinte vers 1908.
Françoise et Florence Chibret-Plaussu
Une minute avec Maurice de Vlaminck
A partir de 1907, Vlaminck s’éloigne du fauvisme dont il a cerné les limites.
La rétrospective consacrée à Cézanne par le Salon d’automne de la même année ouvre aux jeunes artistes fauves une voie nouvelle dans laquelle ils vont aussitôt s’engager.
Vlaminck se tourne désormais vers une rigueur dans l’ordonnancement du tableau et renonce à l’emploi de la couleur pure.
Dans ses recherches d’organisation de l’espace, les natures mortes constituent des champs d’expérimentation privilégiés.
Les formes se simplifient, se structurent, les volumes sont nettement délimités par un cerne noir.
La composition de notre huile, réalisée vers 1908, repose ici sur une dynamique des masses : verticalité du vase et de la cruche contrastant avec la surface plane de l’assiette de fruits.
Bien que la violence des tons se soit atténuée, Vlaminck s’attache à la restitution d’effets lumineux venant animer les objets, et ménage un contraste vibrant entre le blanc de la table et les tonalités plus sourdes de la composition.
Il demeure cependant fidèle à la lisibilité du sujet, l’expérimentation cézannienne ne le conduisant à aucun moment sur la voie du cubisme ou sur celle de l’abstraction.
« La peinture, c’est comme la cuisine.
Cela ne s’explique pas, cela se goûte ».
Maurice de Vlaminck
Nature morte
c.1908
Nature morte
Circa 1908
Huile sur toile
65,5 x 54 cm
Provenance
– Collection privée, Hollande
– Galerie Noortman, Hollande
– Collection Lord Kennet, Grande-Bretagne (en 1957)
– The Grosvenor Gallery, Londres
– Collection Burt Lancaster, New York
– Collection privée, France
Exposition
« A selection of paintings by M. de Vlaminck », Crane Kalman Gallery, Londres, n°2.
Lettre d’inclusion du Wildenstein Institute.
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